LEXMAG Numéro 01 VF 28.03.24 PAGES HD - Flipbook - Page 14
RÉDAC
Dossier spécial / Femmes avocates : égalité et sororité
tions et de harcèlement dans le métier, dans le sillage notamment du barreau
de Paris. Celui-ci a été proactif depuis assez longtemps avec une ré昀氀exion, par
exemple, dès 2013 de la commission Égalité sur les difficultés de l’évolution
des carrières des femmes dans les cabinets d’a昀昀aires ; et avec le combat, dès
2012, porté par l’Union des jeunes avocats de Paris pour l’extension de la durée du congé paternité des collaborateurs libéraux de onze jours à quatre semaines et le rôle actuel des instances parisiennes sur les discriminations et le
harcèlement notamment pour accueillir la parole des victimes.
Seulement 24 %
de femmes sont
associées en
France
Cette prédominance des femmes dans le métier en
France qui ne concerne pas autant les autres professions juridiques réglementées [2] explique sans doute,
en dépit d’avancées certaines, la surexposition aux
risques de discriminations professionnelles notamment fondées sur le sexe, la grossesse, la parentalité.
Parmi les di昀昀érences de traitement principales, la di昀昀érence de revenus (51 %
sur toute la carrière), les difficultés de conciliation vie privée/vie professionnelle liées à la parentalité et sans doute le care de ses propres parents vieillissants, moins répertorié, le sexisme, et le non-partage du pouvoir (seulement
24 % de femmes sont associées en France). Elles sont ainsi plus nombreuses
que les hommes à quitter la profession après dix années d'exercice. Peut-on
corréler ces discriminations fondées sur le sexe et le genre, de nature multiple, et cette récurrence des départs ultérieurs de la profession d’avocat ?
[2] La Chancellerie relève
qu’au 1er janvier 2019, la proportion de femmes était de
48% pour les notaires, 39 %
pour les gre昀케ers des tribunaux de commerce, 37,7 %
pour les huissiers de justice,
27,4 % pour les commissaires-priseurs judiciaires
et 27 % pour les avocats au
Conseil d’État et à la Cour
de cassation
Les revenus des femmes étaient et sont en moyenne
deux fois moins élevés que ceux de leurs confrères
Le barreau de Paris regroupant plus de la moitié des avocats a concentré
ses e昀昀orts de 2017 à 2019 à faire de l'égalité salariale « l’une de ses grandes
causes », car les revenus des femmes étaient et sont en moyenne deux fois
moins élevés que ceux de leurs confrères et à lutter contre le harcèlement
sexuel et sexiste après la vague de sensibilisation à la suite du mouvement
mondial #MeToo. Quel lien est fait, par exemple, entre harcèlement sexuel et
plafond de verre rencontré par les avocates ? Les femmes représentent seulement 38 % des associés parisiens, plus souvent en droit de la famille et droit
social, et plus rarement en droit des a昀昀aires. Le Défenseur des droits a pointé
les défis structurels que posent les inégalités entre les femmes et les hommes
s’appuyant sur une enquête en 2018 intitulée « Conditions de travail et expériences de discrimination dans la profession d’avocat ».
14